Le compost
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le compost et n'avez jamais osé demander...
Le printemps du compost (mars, avril, mai, juin)
A la sortie de l’hiver, le compost est souvent trop tassé et/ou trop humide. Il faut, avant les nouveaux apports, penser à bien l’aérer en faisant des “cheminées verticales” à l’aide d’un manche à outil. Durant cette période, le jardin change de robe et va fournir de grandes quantités de déchets verts.
Pour mon composteur, j’assemble les contraires :
Feuilles mortes Epluchures de fruits et légumes
Petits rameaux Mauvaises herbes, non grainées
Copeaux de bois, non traités Filtres et marc de café
Coquilles d’œuf Sachets de thé
Papiers journaux Déchets verts de jardin
MATIÈRES BRUNES MATIÈRES VERTES
CARBONÉES AZOTÉES
Couche de compost
En règle générale les matières vertes sont humides et riches en azote. Alors que les matières brunes
sont sèches et riches en carbone.
C’est un équilibre entre ces deux composants qui facilitera le processus de décomposition des matériaux et les transformera en un compost de bonne qualité.
Le bon rapport, pour permettre une dégradation optimale, est de 1/3 de matière humide pour 2/3 de matières sèches. Ce rapport évoluera en fonction de la saison.
L’été du compost (juin, juillet, août, septembre)
Durant l’été, la vie à l’intérieur du composteur s’accélère. La température de son contenu augmente et peut atteindre, durant cette période estivale, 50 à 70°C suivant le climat.
Surveiller régulièrement l’humidité du tas, en cas d’assèchement, l'arroser. L’activité des micro-organismes, bactéries et petits invertébrés s’intensifie et par conséquent la dégradation s’accélère.
Des mauvaises odeurs dues à une fermentation importante peuvent apparaître, penser à aérer régulièrement le tas.
Afin d’éviter l’apparition de moucherons, due à l’apport important de fruits, retourner la couche de déchets frais apportée et la recouvrir de matières sèches ou de journaux.
L’introduction de mauvaises herbes peut s’effectuer en les laissant sécher, avant de les introduire dans le composteur individuel. Ainsi les graines ne germeront pas.
La vie du composteur :
Utiliser votre compost de moins de trois mois comme paillis ou amendement organique.
Les feuilles représentent le plus gros volume de déchets de l’automne. Cet apport carboné doit être bien mélangé aux dernières tontes car il risque de se tasser et de ne pas se décomposer.
Définitions :
Paillis : couche de compost (3 à 5 kg/m2) dont on recouvre le sol pour en maintenir la fraîcheur.
Amendement organique : substance organique (compost) incorporée au sol en quantité importante (2 à 8 kg/m2)pour le rendre plus fertile.
La vie autour du composteur :
Répartir les feuilles mortes dans la masse des déchets en cours.
Continuer à alterner déchets secs et déchets humides.
Veiller au trop plein d’humidité.
Profiter du volume important de feuilles mortes pour stocker de la matière sèche afin d’assembler les contraires.
L’hiver du compost (décembre, janvier, février, mars)
Le contenu du composteur obéit au cycle de la nature, il en adopte aussi les rythmes des saisons.
Ainsi, comme dans la nature, la vie à l’intérieur du composteur ralentit. La température de son contenu baisse et reste à peu près constante durant la période hivernale, entre 10 et 20 degrés, suivant le climat. L’activité ralentie des micro-organismes, champignons et petits invertébrés peut provoquer un tassement des apports, d’autant que l’on doit continuer à alimenter le composteur, pour assurer un remplissage optimum. Le volume du compost délivré par l’appareil durant la saison d’hiver est alors le plus bas du cycle annuel. Afin de combattre le risque de tassement privant d’oxygène les bactéries aérobies et les invertébrés, dont l’activité produit le compost, il convient :
- de remuer régulièrement la couche supérieure (sur environ 10 cm) afin de répartir convenablement l’humidité,
- de piquer le tas, à l’aide d’un manche à outil, afin d’éviter les mauvaises odeurs et le tassement.
L’hiver est la saison de vie au ralenti ; la température du compost reste constante. La quantité d’oxygène au centre du composteur ne varie pas. Le démarrage du compost s’avère plus long qu’en saison chaude.
Consignes à suivre :
* Continuer à alimenter le composteur (matières brunes et matières sèches).
* N’intervenir qu’en cas d’excès d’humidité ou de sécheresse.
En hiver, deux dangers guettent le compost :
Trop de tassement ou trop d’humidité. Dans les deux cas un seul remède, aérer le tas régulièrement.
Les êtres vivants qui peuplent le sol sont innombrables.
Les bactéries sont invisibles à l’œil nu (microscopiques). Elles sont essentielles pour la décomposition de la matière organique. L’air fournit de l’oxygène et permet aux bactéries d’effectuer une décomposition aérobie de la matière organique.
Les champignons microscopiques jouent le même rôle. Leurs filaments blanchâtres très fins sont parfois visibles dans le sol sous des morceaux de bois ou sous les feuilles mortes. Ils donnent une odeur d’humus.
Les escargots, cloportes, insectes, acariens sont nombreux surtout dans les prairies, ils participent
aussi à la décomposition des matières organiques.
Les vers de terre (ou lombrics) se déplacent dans le composteur en broyant la matière organique et laissent derrière eux des excréments riches en éléments végétaux nutritifs, autrement indisponibles pour les plantes. De plus, leur présence dans le compost, comme dans la terre, est une preuve d’activité microbienne saine. Les vers de terre qui n’ont pas de dents et ne peuvent donc pas manger de racines, sont les auxiliaires les plus précieux du jardinier.
Comme nous les micro-organismes ont trois besoins fondamentaux : l’oxygène de l’air (O2), l’eau et la nourriture.
Au démarrage du compostage, l’activité des champignons, des bactéries et invertébrés, produit de la chaleur. A mesure que la température augmente, d’autres groupes d’organismes “décomposeurs” se mettent à la tâche. Une fois consommé tout le matériel décomposé, la température baisse. Les vers de terre et les fourmis prennent place dans le composteur.
C’est une main d’œuvre ainsi toujours renouvelée de bactéries, de champignons et d’insectes.
Troisième étage :
Déchets organiques récemment déposés
Deuxième étage :
Les champignons et les bactéries décomposent la matière organique. La température à l’intérieur du composteur atteint 50°C. Ici, chaleur, humidité et aération permettent à tous les habitants une vie harmonieuse.
Premier étage :
C’est le territoire des vers de terre et des insectes qui transforment tous les éléments nutritifs en un mélange léger et meuble. Le ver de terre parfait la finition du compost.
Rez-de-chaussée :
Compost.
Problèmes Causes Solutions
Odeurs désagréables Manque d’aération du tas • Aérer le tas régulièrement surtout
en été, en le piquant à l’aide d’un manche d’outil
-Trop de matières humides • Ajouter des matières sèches
(branchages, feuilles mortes, papiers journaux)
- Apport de viandes, poisson, Ne pas mettre ce type de déchets dans
excrément d’animaux domestiques le composteur
Problèmes Causes Solutions
Ralentissement Excédent de matières • Ajouter des matières humides
du procédé de sèches et/ou manque (épluchures de fruits et légumes,
décomposition d’arrosage tonte de gazon) ou arroser
Période hivernale provoquant Continuer à alimenter
un ralentissement de l’activité le composteur
des micro-organismes
Problèmes Causes Solutions
Tas gorgé d’eau Apport trop important Ajouter des matières sèches
d’aspect graisseux de matières humides (feuilles mortes, petits branchages,
et compact papiers, cartons)
Mauvaise aération Remuer la couche superficielle
du mélange à chaque apport. Ouvrir à demi
le couvercle du composteur
afin de permettre le séchage
du contenu.
10 conseils pour faire un bon compost
- Il est recommandé de commencer le premier remplissage du composteur au printemps ou à l’automne
- Placer l’appareil de préférence sur une surface plane à mi-ombre/mi-soleil, à l’abri du vent, la base de l’appareil en contact direct avec la terre. Il est conseillé de griffer préalablement le sol.
- Pour démarrer le compostage, placer une première couche de fins branchages ou de paille afin de faciliter l’aération et l’arrivée des micro-organismes du sol.
- Diversifier l’introduction des déchets et réduire la taille des matériaux grossiers afin de multiplier les surfaces d’attaque des micro-organismes et faciliter la dégradation.
- Aérer régulièrement à l’aide d’une fourche ou d’un manche d’outil.
- Porter une attention toute particulière au gazon ; éviter les grosses quantités, éventuellement le stocker deux jours pour lui faire perdre son excédent d’humidité et son acidité, puis l’introduire au fur et à mesure dans le composteur.
- Retourner à chaque apport les matières introduites, sur une épaisseur maximum de 10cm afin de mélanger et de rendre homogène la structure du futur compost.
- Contrôler l’état d’humidité ou de dessèchement du compost pour éviter l’apparition de mauvaises odeurs. Trop sec, rajouter de l’eau ou des matières humides (gazon, déchets de cuisine) ; trop humide, ajouter des matières sèches (journaux, branches, feuilles mortes, cendres de bois).
- Ne jamais introduire de viandes, poissons et d’excréments d’animaux (litières de chats).
- Pour accélérer la décomposition en enrichissant le contenu de l’appareil en micro-organismes, jeter de temps en temps quelques poignées de terre ou des activateurs naturels tels que les orties et pissenlits.
Les activateurs naturels du compostage
L’infusion de terre de jardin :
faire tremper de la terre de jardin dans l’eau pendant une heure, filtrer et recouvrir le tas de compost du liquide ainsi obtenu à la couleur proche de celle du thé.
Le fumier d’étable :
il peut être difficile à trouver mais s’avère un excellent activateur naturel du compostage ! En jeter quelques poignées dans le composteur.
L’ortie :
jeter quelques poignées d’orties dans votre composteur.
Le ver de terre :
rajouter dans votre composteur des vers de terre appelés “vers de fumier” qui se nourrissent de matières fraîches et se multiplient rapidement.
Les fertilisants naturels pour fortifier fleurs et légumes
Le compost mûr :
ne pas oublier d’ajouter du compost lors de la préparation du sol pour les plantations. Il modifie la structure et les propriétés chimiques et biologiques du sol.
Le thé de compost : tremper un sac de toile ou une vieille taie d’oreiller remplis de compost dans un seau d’eau jusqu’à ce que le liquide soit de la couleur du “thé”. Il est possible également de mélanger 1/3 de compost dans 2/3 d’eau puis arroser vos plantes avec le liquide obtenu.
La Consoude : cultivée dans un coin du jardin, elle fournit en abondance un feuillage particulièrement riche en potasse avec lequel on peut couvrir le sol ou préparer un “purin”, vous constaterez une décomposition différente selon le matériau.
Contre les pucerons : réaliser un purin d’orties ; mettre environ 1 kg d’orties pour 10 litres d’eau dans un grand récipient. Laisser fermenter 12 à 24 heures pour une utilisation comme insecticide, et environ deux semaines pour une utilisation comme fertilisant. Filtrer le liquide ainsi obtenu. Pulvériser sans diluer le purin insecticide.
Pour éviter les altises (petits insectes sauteurs) : semer quelques tomates avec les choux et les radis.
Pour éviter la piéride (petite chenille issue du papillon blanc) : faire une bordure de romarin sauvage.
Le compost en paillage : avant l’arrivée de la chaleur de l’été, épandre du compost sur la surface du sol, autour des arbres et arbustes, légumes et fleurs, pour conserver l’humidité et décourager les mauvaises herbes. La tonte de gazon en grande quantité peut être, elle aussi, utilisée en paillage ou laissée à même le sol, elle se décomposera directement.
- Il donne du corps au sol léger (sableux) et allège les terres lourdes (argileuses) en les aérant. Il facilite le travail de la terre (plus grumeleuse).
- Il protège du gel en hiver.
- Il améliore l’état sanitaire (limite de la prolifération de la micro-faune nuisible dans le sol : cochenilles, doryphores).
- Il nourrit le sol (apport d’oligo-éléments, de minéraux, de matières organiques).
Il est préférable de ne pas utiliser le compost pur ;
le mélange idéal est de 1/3 de compost et 2/3 de terre
Il existe différentes utilisations du produit selon son degré de maturité et les plantations concernées.
Le compost jeune (3 à 6 mois) : peut être épandu en paillage au pied des arbres et en couverture des cultures. Il permet de protéger la terre contre le soleil l’été et de la pluie, du vent et du gel l’hiver. Enfin, il permet de limiter la prolifération des mauvaises herbes.
Le compost mûr (6 à 12 mois) : a un effet amendant et fertilisant. Il possède une structure grumeleuse comparable à du terreau et dégage une odeur agréable de sous-bois. Il peut s’utiliser pour tout : potager, jardin d’agrément, plantes vivaces, rempotage…
Pour les jardins potagers :
- Incorporer le compost superficiellement aux 5-15 premiers centimètres du sol par binage. Suivant les cultures, effectuer un épandage après labour ou bêchage, tous les ans ou tous les deux ans.
- Apports de 2 litres/m2 : ails, oignons, échalotes, pommes de terre.
- Apports de 4 litres/m2 : haricots, carottes, endives.
- Apports de 5 à 8 litres/m2 : tomates, poivrons, salades, poireaux, fraisiers, courges, melons.
Pour les jardins d’agrément :
Les plantations : enfouir 20 litres/m2 de compost dans le trou de la plantation et mélanger ce compost (1/4) avec de la terre (3/4). En entretien, étaler le compost autour de l’arbre au printemps
sur environ 1 cm d’épaisseur. Mélanger 15 à 20 litres de compost par m2 de sol lors du semis.
Le gazon : utiliser le même mélange que pour les plantations et effectuer des apports superficiels de 2 à 5 litres/m2 sur les surfaces engazonnées.
Pour les jardinières, les plantes d’intérieurs, les fleurs et le rempotage: mélanger 1/3 de compost avec 2/3 de terre végétale ou bien 1/3 de compost, 1/3 de sable et 1/3 de terre.
En amélioration du sol : utiliser du compost criblé à la maille de 20 mm et le mélanger à la terre, à l’aide d’une bêche ou d’un motoculteur. Pour les sols légers ou sableux : mélanger 20 litres de compost par m2 tous les 5 ans. Pour les sols lourds : mélanger 10 litres de compost par m2 tous les 3 ans, en fin d’hiver.
La quantité de compost obtenu dépend de la quantité de déchets apportés. On obtient environ 10 % de compost par rapport à la quantité de déchets introduite dans le composteur. Pour 100 Kg de déchets, on peut obtenir 10 kg de compost.